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Frédéric Augendre, le texte et l'image

Photo : Elliot Erwitt à La Hune

17 Novembre 2015, 08:08am

Publié par Frederic Augendre

Elliot Erwitt n'aurait pas existé qu'il aurait fallu l'inventer. Et lorsqu'il est exposé à Paris, il faut y foncer. Ce photographe génial, qui a aujourd'hui 87 ans, allie le talent à une espièglerie qui n'appartient qu'à lui. Ses images du quotidien sont souvent à double lecture, il s'y planque une ironie désopilante. Il a des façons de dénicher l'improbable ou le cocasse dans les scènes les plus banales, et sa photographie témoigne d'une profonde humanité. Sa notice biographique, sur son propre site internet, se conclut de manière savoureuse par cette phrase : "Elliot Erwitt aime les enfants et les chiens".

Soldats américains à l'entraînement (au mur)

Soldats américains à l'entraînement (au mur)

Non que cette affirmation soit inexacte ou même seulement exagérée, mais il faut reconnaître que c'est une façon très comique de parler de soi-même, à plus forte raison en guise de ponctuation, pour qui a marqué l'histoire de son art et a traversé le siècle avec ses images. Erwitt est un maître de la dérision, quelqu'un qui se tire le portrait avec un doigt dans le nez. Ce fils d'émigrés russes né à Paris aime donc les enfants et les chiens, il est celui qui a photographié des chihahuas bondissants, un bouledogue se substituant au buste de son maître, des gamins touchants. Lorsqu'il suit des GI à l'entraînement, il cadre un soldat hilare tirant la langue. Mais Erwitt c'est aussi Jackie Kennedy sous une voilette à l'enterrement de son mari, ce porteur de parapluie effectuant un saut parfait devant la tour Eiffel tandis qu'un couple s'étreint sous la bourrasque, les portraits de Marilyn Monroe, du Che et de Schwarzenegger, les photos de mode, les reportages pour Magnum.

Sur une plage d'Italie (à gauche)

Sur une plage d'Italie (à gauche)

L'opportunité nous est donné de voir quelques-uns de ses clichés, des plus que célèbres et peut-être des moins connus, à la librairie-galerie La Hune, située au début de la rue Bonaparte à Paris. Les connaisseurs de la géographie parisienne auront noté que cela forme le coin avec la rue de l'Abbaye, c'est ainsi qu'on a juste quelques mètres à franchir pour voir dans la foulée les Champs de bataille de Yan Morvan, il y a comme cela parfois des opportunités qu'on ne saurait négliger.

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